En ces temps de confinement, nous sommes allés prendre des nouvelles de Raphaël Caceres. Nous revenons avec lui sur ses expériences professionnelles et amateurs, mais aussi sur son avenir.
La Bande à Bonal : Comment allez-vous ?
Raphaël Caceres : Je vais bien merci, malgré la période délicate et compliquée que l’on vit actuellement.
La BAB : Comment vivez-vous le confinement ?
RC : Je ne me plains pas, je suis dans mon Vaucluse natal avec ma femme et mes fils. Nous avons la chance d’avoir une maison avec un petit bout de terrain. Je me mets à la place de familles vivant dans un appartement sans extérieur : ça doit sûrement être très compliqué, surtout avec des enfants.
« J’ai la chance d’avoir vécu 3 montées en L1 »
La BAB : Le 21 mars 2019, à seulement 31 ans, vous annonciez la fin de votre carrière professionnelle suite à une blessure, comment avez-vous vécu cette épreuve ?
RC : Je m’y attendais, je ne foulais plus les pelouses depuis plus d’un an, je passais l’essentiel de mon temps en salle de soins avec les kinés et docteur, et je voyais que rien n’y faisait, je restais au même point. De rendez-vous en rendez-vous avec divers chirurgiens et docteurs, leurs discours étaient de plus en plus pessimistes. Donc je savais que le football professionnel était malheureusement terminé. 31 ans ça fait jeune, c’est sûr. J’aurais aimé jouer encore au moins 2, 3 ans de plus. Mais en regardant le positif j’aurais pu avoir ce souci beaucoup plus jeune.
La BAB : Vous avez pour le moment connu en tout 9 clubs dont 4 professionnels dans votre carrière, quel a été pour vous le meilleur souvenir en club ?
RC : Honnêtement, j’ai des bons souvenirs de partout. Après, j’ai la chance d’avoir vécu 3 montées en L1 (2 avec Troyes, et une avec Dijon), ce sont des souvenirs qui restent gravés. Une campagne d’Europa League et une finale de coupe de Belgique avec Zulte restent également des moments forts. Une demi-finale de coupe de France avec Sochaux face à l’OM aussi. J’ai énormément de bons souvenirs.
La BAB : Luzenac en 2009-2010, 4 ans avant leur incroyable parcours en national. Surpris par leur podium en National ?
RC : Non pas du tout, c’est un club atypique certes, mais incroyable. Avec des personnes aux grands cœurs. Ils travaillaient très bien, avec à la tête de l’équipe un entraîneur Christophe Pélissier qui depuis a fait plus que ses preuves dans le monde pro, il fait pour moi parti maintenant des meilleurs coachs de France, donc vraiment pas surpris.

La BAB : En tant qu’ancien joueur de Luzenac comment avez-vous vécu cette non-promotion ?
RC : J’étais vraiment déçu pour le club. Je me souviens, je jouais à Zulte j’avais téléphoné au coach et quelques joueurs qui ne comprenaient pas qu’on les prive de leur droit d’accéder au monde professionnel, alors qu’ils l’avaient gagné sur le terrain.
La BAB : Après être passé par Dijon et Troyes vous signez en Belgique au SV Zulte Waregem, vous avez pu y noter des différences par rapport aux clubs français ?
RC : La Ligue 1 Belge est plus portée vers l’avant, avec un peu moins de rigueur tactique. Cela permet de voir beaucoup de football offensif. C’est un championnat où je me suis régalé, que ce soit au niveau du jeu, mais également au niveau de l’ambiance avec des stades pratiquement plein à chaque journée.
« Sochaux restera gravé pour toujours «
La BAB : En 2014 vous signez au FC Sochaux alors fraîchement relégué en Ligue 2, pourquoi ce choix ?
RC : Avec Zulte, nous venions de nous faire sortir de phase qualificative pour l’Europa League. Mon agent m’a appelé en m’informant que Sochaux souhaitait ma venue. Sochaux est une référence du football Français, et je ne vous cache pas que je pensais faire l’ascenseur et remonter directement en Ligue 1 avec ce club, et je retrouvais également mon pote Florin Berenguer. Donc j’ai informé mon agent de faire le nécessaire pour que ce transfert puisse se faire.
La BAB : Quels souvenirs gardez-vous de ces années dans le Doubs ?
RC : Malgré nos résultats qui n’ont pas été au niveau de ce que nous espérions, j’ai passé 2 superbes années dans le Doubs. C’est une région et un club que j’ai vraiment adoré, même avec la température et la neige hivernale. Mon premier fils est entré à l’école, mon deuxième est né quand j’étais au club, donc forcément Sochaux restera gravé pour toujours.
La BAB : À Sochaux vous évoluez sous les ordres de deux entraîneurs (Olivier Echouafni et Albert Cartier), votre ressenti sur leur façon de coacher ?
RC : Deux extrêmes ! Echouafni était très posé, il intervenait peu, mais quand il le faisait c’était pertinent. Je l’appréciais beaucoup. Notre très mauvais début de saison lui a malheureusement coûté sa place.
Albert Cartier, comment dire ? Beaucoup plus brut de décoffrage ! C’est quelqu’un d’entier qui dit les choses s’il faut les dire. Après, niveau football, la construction et le beau football n’étaient pas sa priorité.

La BAB : Avec votre carrière professionnelle derrière vous, si vous deviez donner conseil à un jeune footballeur du centre de formation qui rêve de devenir professionnel, que lui diriez-vous ?
RC : Je ne vais pas dire une banalité comme « travailler dur ». Ça, ils le savent, mais si je peux leur donner un conseil, c’est régalez-vous, prenez du plaisir à être sur le terrain, ne perdez pas ce plaisir de jouer au football, ça va peut-être devenir votre métier, mais il faut que ça reste toujours votre passion.
La BAB : Quels sont les erreurs à ne pas faire selon vous ?
RC : Ne plus avoir faim, penser que c’est arrivé, parce qu’on est le meilleur de sa génération, parce qu’on a mis 10 buts, etc. Le plus dur, ce n’est pas le premier contrat professionnel, mais le deuxième.
La BAB : Aujourd’hui, vous êtes joueur et entraîneur à l’Olympique novais, envisagez-vous de poursuivre votre carrière en restant près des terrains, dans des fonctions d’encadrement ?
RC : Oui j’ai du prendre en charge un club de R2 pour pouvoir passer mon BEF. Forcement le football est le milieu que je connais le mieux et celui qui me passionne le plus, donc j’espère pouvoir transmettre ce qu’il m’a donné.
La BAB : Un retour à Sochaux dans le staff vous intéresserait ?
RC : Si après mes diplômes je pense que j’ai les compétences pour intégrer un club professionnel, bien évidemment que Sochaux serait un plaisir pour moi d’y retourner.
La BAB : Pour finir vous avez un mot à dire aux supporters de Sochaux ?
RC : Continuez à être fidèles à votre club, même si ces dernières années les résultats ne sont pas ceux que vous espériez. Mais ce club et ses supporters méritent de retrouver l’élite, et je ne doute pas que dans un avenir proche le FCSM retrouvera la Ligue 1.
Nous remercions chaleureusement Raphaël Caceres d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et nous lui souhaitons une bonne continuation à l’Olympique novais et dans la suite de sa carrière.
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